Résoudre les conflits avec les enfants sans violence et avec la force du dialogue.

 

A l’issue d’un échange dans une école primaire, au sujet des performances scolaires, M. Mohamed, père d’Ali, 8 ans et plutôt un modeste élève, m’appelle le lendemain pour me demander si, à cause de ces nouvelles mauvaises performances, il fallait qu’il frappe et punisse Ali…

« Une stratégie, parmi plusieurs, M. Mohamed, mais, à vrai dire, pas la bonne… ». Dans les mois qui suivirent la situation, la relation entre père (célibataire) et fils s’améliora très positivement.


Crier ou frapper son propre enfant, est-ce vraiment l’intention primaire ?

Dans la plupart des cas, pas. Et pourtant, cela s’est peut-être déjà produit dans des situations où vous vous sentiez impuissant∙e et où votre réaction désespérée a pris le dessus. Un tel acte ne devrait toutefois pas arriver, car il nuit aussi bien à vous-même qu’à vos enfants.

C’est vrai. Parfois, les enfants sont provocateurs, désobéissants, font tout sauf ce qu’on leur demande. Et il se peut que vous soyez fatigué·e et sur les nerfs. Un terrain propice au conflit …et à la maltraitance.


En fait, qu’est-ce que la maltraitance ?

Nous associons souvent l’expression « maltraitance » uniquement au physique, aux coups, ce qui explique peut-être pourquoi nous ne remarquons pas toujours lorsque nous faisons preuve de violence envers les enfants. La maltraitance ou violence est en effet bien plus que cela : se moquer ou ridiculiser, instiller la peur, crier, contrôler, enfermer, exercer une pression, faire du chantage, négliger, isoler, pincer, secouer, frapper, pousser et déchirer, tirer les cheveux ou les oreilles et toutes formes d’avances sexuelles. La maltraitance infantile est donc définie comme toute action, intentionnelle et nuisible, commise par un adulte ou un enfant à l’encontre d’un enfant de moins de 18 ans. Cette définition englobe tous les types et les formes de mauvais traitements, qu’ils soient physiques ou émotionnels, et, qui entrainent un préjudice réel ou potentiel pour « la santé de l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité dans le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir » (OMS). Ces situations de maltraitance peuvent être isolées ou répétées. Au fur et à mesure de leur développement, les enfants sont de plus en plus exposés à diverses formes de maltraitance (OMS, 2020).


Que pouvez-vous faire pour prévenir la maltraitance ?

Personne n’a le droit de recourir ni à la maltraitance, ni à la violence, pas même « au nom de l’éducation » ! Si vous ou quelqu’un de votre famille commet des actes maltraitants, vous devriez chercher de l’aide, soit au sein de vos connaissance, soit au niveau professionnel. Tout bon conseil peut vous fournir une petite marge de manœuvre pour mieux contrôler vos réactions.


Comportements maltraitants – comment s’en sortir ?

Si, au cours d’une dispute sans issue avec votre enfant, vous vous rendez compte que vous avez envie de lui crier dessus, de le secouer ou même de le frapper, vous pouvez faire ce qui suit (source : Pro Juventute):

  • Faites d’abord une pause. Comptez jusqu’à dix et regardez autour de vous. Les réactions désespérées sont automatisées. Liées à l’instinct de survie, elles ont tendance à vite se dissiper. En parvenant à interrompre le processus, vous vous donnez la possibilité de réagir comme vous le souhaitez vraiment.

  • Prenez un peu de recul ou quittez la pièce un instant pour vous stabiliser, vous-même et vos émotions.

  • Respirez profondément, adossez-vous contre un mur les genoux pliés ou soulevez légèrement vos talons du sol et regardez autour de vous.

  • Comptez des choses autour de vous, p. ex. liées à une couleur quelconque (rouge, bleue, verte, etc.). De cette façon, votre attention est détournée des émotions et des expériences qui leur sont associées et dirigée vers la situation extérieure au moment présent.


Ne l’oublier pas, svp : La violence n’a pas sa place dans l’éducation

La violence des parents envers leurs enfants est interdite et préjudiciable pour vous et votre enfant, même si vous la justifiez en déclarant qu’il ou elle « n’en faisait qu’à sa tête ».

En matière d’éducation, il existe des alternatives efficaces à la violence. Mais, ne culpabiliser pas. Aucun parent n’est « parfait » et na pas besoin de l’être. Il suffit de vouloir, avec cœur et pensée, apprendre...

 

Jorge Montoya-Romani

 

Image : Humanium.Org