«Joyeuses fêtes de fin d’année !», pour tout enfant – 1ÈRE PARTIE

Pour plusieurs personnes d'entre nous, l'Avent et le Noël appartient aux moments les plus merveilleux de l'année. Nous nous réjouissons de l’année qui suit et espérons quelle nous amènera surtout de l’espoir. C’est vrai, nous vivons, surtout au niveau global, une époque difficile…

Hélas, avez-vous entendu parler de la « pauvreté enfantine » en Suisse ? Malgré des années de conjoncture économique favorable, le nombre de personnes en situation de pauvreté augmente régulièrement en Suisse depuis 2014. La remarque vaut aussi pour les enfants, un problème grave.

Car elle touche plus 105 000 enfants. Environ deux fois plus vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté, dans la précarité. Les enfants qui grandissent dans la pauvreté en Suisse sont entravés dans leur quotidien. Ils ne peuvent pas se permettre des choses évidentes pour leurs camarades. L’argent manque souvent, même pour des petits riens : pour la semaine verte, pour la photo de classe, pour offrir quelque chose à un camarade de classe, pour les « cadeaux de Noel »…

Avoir trop peu d’argent contraint à se passer de l’essentiel. Un grand nombre de familles font des économies sur les coûts de la nourriture et ne mangent pas sainement. Ceci a des conséquences directes sur le développement physique des enfants. Les enfants touchés par la pauvreté souffrent plus souvent de troubles psychosociaux, ils sont plus souvent en surpoids et chroniquement malades. Les possibilités de résilience des enfants touchés par la pauvreté, donc leur capacité de résister aux crises, sont également moindres. Souvent, ils n’ont pas une image positive de leurs parents. Leur confiance en eux-mêmes se détériore. Souvent, ils développent des sentiments de honte et de culpabilité.

C’est vrai, les parents sont les premiers responsables du bien-être de l’enfant. Mais la Convention relative aux droits de l’enfant englobe également la responsabilité de l’État dans ce soutien. L’intérêt supérieur de l’enfant n’est donc pas uniquement une responsabilité parentale et familiale, mais également un devoir de la société. Il incombe donc également à l’État d’assurer la couverture des besoins matériels des familles et des enfants en situation précaire.

Dans son article 12, la Constitution fédérale prévoit que quiconque est dans une situation de détresse et n’est pas en mesure de subvenir à son entretien a le droit d’être aidé et assisté et de recevoir les moyens indispensables pour mener une existence conforme à la dignité humaine. Et l’article 11, consacré à la protection des enfants et des jeunes, dit encore que les enfants et les jeunes ont droit à une protection particulière de leur intégrité et à l’encouragement de leur développement.

Dans une 2ème contribution, nous allons regarder de plus près les causes de la pauvreté des enfants en Suisse » ; d’après une étude de Caritas Suisse de 2019.

D’ici-là nous vous souhaitons un bel temps de l’Avent ; à savoir de paix et recueillement.

 

Jorge Montoya-Romani

Secrétaire général pour la Romandie

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